Plongeons dans le monde complexe de la connexion implant-pilier. Après avoir examiné en détail les deux principaux modes d’assemblage des prothèses fixes implantées – la prothèse transvissée et la prothèse scellée – dans nos précédents articles, nous abordons aujourd’hui le sujet crucial de la connexion implant-pilier.
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ToggleUne variété de connexions et de formes de piliers implantaires est disponible
Sur le marché, une variété de connexions et de formes de piliers implantaires est disponible, ce qui rend le choix pour le praticien assez délicat. Cette décision représente l’une des étapes cruciales qui conditionnent la qualité, tant du point de vue esthétique que biomécanique, des restaurations prothétiques à long terme, et donc le succès des implants.
Quels sont donc les différents types de connexions implant-pilier dont disposent les praticiens ?
Avant de répondre à cette question, il est essentiel de comprendre ce qu’est un pilier. Le pilier joue un rôle essentiel en faisant la liaison entre le milieu intérieur endo-osseux et la cavité buccale. Il est composé de deux parties principales : le col et la partie coronaire.
Le col du pilier, également appelé col transgingival, est la partie en contact direct avec la muqueuse péri-implantaire. Selon le type de connexion, il peut être fixé à l’implant soit par une vis, soit sans vis. Les caractéristiques de cette vis peuvent varier d’un système à l’autre en termes de taille, de diamètre, de forme de tête, de filetage, et de nombre de spires.
La partie coronaire du pilier est celle qui fait la jonction avec la structure prothétique supra-implantaire.
Passons maintenant à l’essentiel : les différentes formes de connexions implant-pilier disponibles sur le marché. Initialement, les connexions étaient classées en deux grandes catégories en fonction de l’appartenance de l’élément mâle et femelle à l’implant ou au pilier. On distinguait alors la connexion externe de la connexion interne.
La connexion externe, comme son nom l’indique, se produit lorsque l’hexagone (partie mâle) appartient au pôle prothétique de l’implant et que le pilier prothétique vient s’y emboîter (partie femelle). C’est le cas de la connexion externe hexagonale, une forme bien connue qui remonte aux débuts de l’implantologie. Elle est caractérisée par un plateau en forme d’hexagone surmontant le col de l’implant, s’insérant dans le pilier et constituant le système anti-rotationnel de la connexion.
En revanche, la connexion interne se produit lorsque la partie femelle est située à l’intérieur du corps de l’implant, et le pilier vient s’emboîter dans l’implant. Une vis maintient le système en place. Au début de l’implantologie, ce type de connexion n’était pas envisageable en raison de l’épaisseur résiduelle des parois du corps de l’implant. Cependant, le développement de nouveaux biomatériaux en alliage de titane plus résistants a rendu possible l’utilisation de cette connexion interne. Cette dernière offre différentes formes géométriques, notamment l’hexagone interne, le polygone interne et le système à créneaux.
Le cône-morse constitue une autre option importante dans le domaine des connexions implant-pilier. Ce système repose sur l’emboîtement de deux cônes normalisés, offrant une stabilité accrue grâce à la friction. On distingue les cônes morses purs et les cônes morses modifiés, chaque type présentant ses propres avantages.
Enfin, il est important de mentionner la classification des connexions selon leur comportement mécanique : les connexions passives et actives. Les connexions passives impliquent un léger espace entre les composants, solidarisés uniquement par une vis. En revanche, les connexions actives, principalement représentées par le cône-morse, reposent sur la friction pour verrouiller le système.
Le choix de la connexion implant-pilier est un élément crucial pour le succès à long terme des traitements implanto-prothétiques. Chaque type de connexion présente ses propres avantages et inconvénients, et le praticien doit prendre en compte plusieurs facteurs tels que les exigences biomécaniques, biologiques et esthétiques spécifiques à chaque cas clinique. Une compréhension approfondie des différentes options disponibles est essentielle pour garantir le succès des traitements implanto-prothétiques à long terme.