Le tourisme dentaire est devenu un phénomène mondial. Chaque année, des millions de patients traversent les frontières pour se faire soigner les dents à moindre coût, tout en profitant d’un voyage à l’étranger. Ce mouvement n’est pas anecdotique : il reflète la réalité de systèmes de santé où les coûts élevés, les délais d’attente et la recherche de qualité poussent de nombreux patients à envisager des solutions alternatives. En Europe, la libre circulation des personnes et la directive sur les soins transfrontaliers facilitent encore davantage ce choix. Pour comprendre l’ampleur du phénomène et savoir quelles sont les destinations privilégiées, il est indispensable de se plonger dans les chiffres. Les données issues de l’Assurance Maladie française, de la Commission européenne et d’études internationales permettent d’avoir une vision claire et fiable du tourisme dentaire.
Un phénomène mondial en forte croissance
À l’échelle internationale, le marché du tourisme médical représente un volume impressionnant. Selon Patients Beyond Borders, environ 21 à 22 millions de patients ont voyagé en 2023 pour recevoir des soins médicaux à l’étranger, générant un marché estimé entre 63 et 88 milliards de dollars. Une part importante de ce marché est liée aux soins dentaires, car les traitements prothétiques et implantaires représentent des postes de dépense majeurs et sont souvent moins remboursés que d’autres spécialités médicales. Les économies substantielles offertes par certains pays par rapport aux États-Unis, au Royaume-Uni ou à la France incitent donc des millions de personnes à franchir le pas.
Ces chiffres mondiaux montrent bien que le tourisme dentaire n’est pas un phénomène marginal, mais une réalité structurelle de la santé moderne. Les coûts croissants des soins dans les pays industrialisés, combinés à l’essor des cliniques privées dans certaines régions du monde, ont créé une dynamique durable. La Hongrie, la Turquie, le Portugal, l’Espagne et la Roumanie sont devenus des pôles majeurs, chacun avec ses spécificités.
Le tourisme dentaire vu depuis la France
En France, les données officielles permettent de mesurer précisément les flux liés aux soins dentaires à l’étranger. Le Centre National des Soins à l’Étranger (CNSE), rattaché à l’Assurance Maladie, publie des rapports détaillant les prises en charge de soins réalisés hors de France. En 2018, le CNSE a enregistré 32 454 dossiers dentaires remboursés dans le cadre de soins à l’étranger. Parmi ces dossiers, 65,4 % concernaient des soins prothétiques tels que les couronnes, bridges ou prothèses complètes.
Ces chiffres montrent que les Français se tournent vers l’étranger principalement pour des traitements lourds comme les All-on-6 et coûteux en France. Les soins prothétiques, essentiels pour restaurer l’esthétique et la mastication, représentent un poste budgétaire élevé. Trouver ces traitements à des prix réduits dans d’autres pays européens devient alors une solution réaliste pour de nombreux patients.

Les destinations phares des patients français
Le même rapport du CNSE révèle les pays qui attirent le plus de patients français. La Hongrie figure parmi les premières destinations pour les soins dentaires transfrontaliers remboursés, aux côtés de l’Espagne.
Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs. La Hongrie s’est imposée comme une référence européenne grâce à son expertise historique en dentisterie, à la modernité de ses cliniques et à ses prix attractifs. L’Espagne, de son côté, attire pour sa proximité géographique, son climat et la possibilité de combiner soins et vacances. La Roumanie et le Portugal, bien que moins représentés dans les données CNSE de 2018, connaissent une croissance rapide, notamment via des agences spécialisées comme Dentaire Futé qui orientent les patients vers des cliniques fiables.
Une dynamique en hausse selon la Commission européenne
Au-delà des données françaises, la Commission européenne confirme une tendance générale à la hausse des soins transfrontaliers. Dans son Cross-Border Patient Healthcare Trend Report 2021–2023, publié en 2025, elle indique que le nombre de patients ayant eu recours à des soins médicaux dans un autre pays de l’UE a augmenté après la pandémie. La France, l’Espagne et la Hongrie comptent parmi les pays les plus concernés par cette reprise.
Ces flux montrent que le cadre européen de libre prestation fonctionne. Les patients utilisent la directive 2011/24/UE pour organiser leurs soins à l’étranger, avec la possibilité d’obtenir un remboursement partiel de la Sécurité sociale. Cela renforce la légitimité du tourisme dentaire, non pas comme un choix risqué, mais comme une option encadrée et reconnue par les institutions.
La Hongrie, leader européen du tourisme dentaire
La Hongrie occupe une place centrale dans le tourisme dentaire européen. Depuis plus de deux décennies, elle attire des patients du monde entier, notamment d’Europe de l’Ouest. Selon une étude menée par l’Université Semmelweis, la Hongrie est devenue une destination privilégiée grâce à une combinaison unique de prix compétitifs, d’accessibilité géographique et de compétences médicales.
La capitale, Budapest, concentre la majorité des cliniques spécialisées. Ces structures investissent massivement dans la technologie et emploient des dentistes formés selon des standards universitaires exigeants. La réputation hongroise est telle que de nombreux patients considèrent aujourd’hui Budapest comme la « capitale européenne des soins dentaires ».
Le rôle des prix dans le choix des patients
Les différences de prix constituent un facteur déterminant dans la décision de se faire soigner à l’étranger. Une étude présentée à l’ISPOR en 2022 a montré que la demande de soins dentaires étrangers en Hongrie était largement motivée par l’écart de coûts avec les pays d’origine des patients.
Aux États-Unis, le prix d’un implant varie entre 3 000 et 6 000 dollars selon Investopedia (2024). En comparaison, les prix pratiqués en Europe centrale sont souvent inférieurs à la moitié de ce montant.
Ces écarts ne concernent pas seulement les implants. Les couronnes, les bridges ou les prothèses complètes affichent également des différences substantielles, ce qui justifie le choix de nombreux patients. En Europe, le tourisme dentaire devient ainsi un outil de régulation économique, permettant aux patients d’accéder à des soins autrement inabordables.

Le tourisme dentaire et les assurances santé
Le rôle des assurances santé dans le tourisme dentaire est complexe. Dans de nombreux cas, les compagnies d’assurance ne couvrent pas les traitements effectués à l’étranger, ce qui oblige les patients à payer de leur poche. Cependant, certaines compagnies commencent à reconnaître les avantages économiques du tourisme dentaire et offrent des options de couverture pour les traitements à l’étranger. Cette évolution est encore à ses débuts, mais elle pourrait rendre le tourisme dentaire encore plus attractif pour un plus grand nombre de patients. Les patients doivent bien vérifier les politiques de leur assurance avant de planifier un traitement à l’étranger pour éviter les mauvaises surprises.
Témoignages et retours d’expérience de patients qui se sont fait soigner les dents à l’étranger
Les témoignages de patients qui ont opté pour le tourisme dentaire sont généralement positifs. De nombreux patients soulignent les économies substantielles réalisées, ainsi que la qualité des soins reçus. Par exemple, un patient britannique ayant reçu un traitement en Pologne a rapporté avoir économisé plus de 50% sur le coût total par rapport à une procédure similaire au Royaume-Uni. Les patients mentionnent également l’expérience de voyage et la découverte de nouvelles cultures comme des aspects positifs de leur démarche. Toutefois, il y a aussi des témoignages de patients ayant rencontré des problèmes, comme des complications postopératoires ou des difficultés de communication, soulignant l’importance de bien choisir sa clinique et de se préparer adéquatement.
Les perspectives d’avenir du tourisme dentaire
Le tourisme dentaire est appelé à croître encore davantage dans les années à venir. Plusieurs facteurs soutiennent cette tendance, notamment l’augmentation des coûts des soins dentaires dans les pays développés et l’amélioration continue des standards de soins dans les pays de destination. Les avancées technologiques continueront de faciliter la communication et la planification des traitements, rendant le processus encore plus accessible. De plus, la reconnaissance croissante des avantages économiques par les compagnies d’assurance pourrait inciter davantage de patients à envisager le tourisme dentaire. Enfin, les cliniques dans les pays de destination continueront d’investir dans des équipements modernes et la formation de leur personnel pour attirer une clientèle internationale toujours plus nombreuse.
Le cadre légal de la directive européenne
L’un des points qui distingue le tourisme dentaire en Europe de celui pratiqué en Turquie ou en Tunisie est le cadre juridique. La directive 2011/24/UE encadre la prestation de soins transfrontaliers au sein de l’Union européenne. Selon le rapport 2023 de la Commission, elle garantit aux citoyens européens le droit de se faire soigner dans un autre pays membre, tout en bénéficiant d’un remboursement partiel basé sur les tarifs de leur pays d’origine.
Cette réglementation offre une sécurité supplémentaire aux patients français qui choisissent la Hongrie, le Portugal ou la Roumanie. Ils savent que leurs soins sont réalisés selon des normes européennes et qu’ils peuvent, sous certaines conditions, être remboursés par l’Assurance Maladie.
Une expérience qui va au-delà du soin
Le tourisme dentaire n’est pas seulement une question de prix et de remboursement. Il s’agit aussi d’une expérience. De nombreux patients profitent de leur séjour pour découvrir la culture locale, la gastronomie et le patrimoine des pays qu’ils visitent. Budapest, Lisbonne, Porto ou Bucarest sont autant de villes attractives qui rendent le séjour plus agréable.
Cet aspect touristique contribue au succès du phénomène. Recevoir un traitement tout en profitant d’un voyage permet de réduire le stress et de transformer une obligation médicale en expérience positive.
Une pratique en voie de normalisation
Longtemps considéré comme marginal, le tourisme dentaire est désormais en voie de normalisation. Les chiffres du CNSE, les rapports de la Commission européenne et les études internationales montrent que des milliers de patients en bénéficient chaque année en toute légalité. Ce mouvement devrait continuer à croître, porté par la demande croissante en implantologie et en prothèses.
Pour les Français, l’accompagnement par des agences spécialisées comme Dentaire Futé garantit un choix éclairé, des cliniques sélectionnées et une sécurité renforcée. Dans un contexte où la santé bucco-dentaire a un impact direct sur la qualité de vie, le tourisme dentaire en Europe apparaît comme une alternative sérieuse et encadrée pour accéder à des soins de qualité.
SOURCES :
CNSE – Rapport d’activité 2018 (Assurance Maladie)
32 454 dossiers dentaires remboursés à l’étranger, dont 65,4 % en prothétique.
Commission européenne – Cross-Border Patient Healthcare Trend Report 2021–2023 (2025)
Hausse récente des soins transfrontaliers, notamment France, Espagne et Hongrie.
Patients Beyond Borders – Media Brief 2023–2024
21–22 millions de patients transfrontaliers, marché 63–88 Md $.
Semmelweis University – Case study: Hungary as main dental destination
Raisons historiques et structurelles du succès hongrois en tourisme dentaire.
ISPOR / Value in Health (2022)
Données sur la demande étrangère en Hongrie et l’écart de prix.
Investopedia (2024) – Cost of Dental Implants in the US
Coût moyen d’un implant aux États-Unis : 3 000 à 6 000 $.
Commission européenne – Directive 2011/24/UE, rapport 2023
Garanties légales et remboursement des soins transfrontaliers dans l’UE.